Histoire et Patrimoine

Archéologie

Un enclos quadrangulaire atteste une présence humaine à l'époque celtique

Une monnaie romaine a été trouvée au hameau « Les Vesves »

Toponymie

Le village doit son nom à un saint martyr du III° siècle, Baudulius. Originaire d'Orléans il partit évangéliser les populations encore païennes et c'est à Nîmes qu'il subit le martyre.  Son culte se répandit jusqu'en Espagne sous divers vocables : baudile, bauzile, baudel, baudelle, bouize...

Histoire

Le nom de la paroisse Sanctus Baudérius apparaît dans les textes en 1133

Sanctus Balderius: 1231

Saint Baude: 1405

Sanctus Baudellius: 1422

Sainct Baudaire: 1437

Sainct Baudere: 1447

Saint Baudelle: 1501

Beau-Libre en l'an III (1795) avant de devenir Saint-Baudel


L'origine de la paroisse remonte au IX° siècle. Celle-ci est alors sous le patronage du prieuré de Châteauneuf et le bourg se constitue autour de l'église.

La seigneurie de La Vève qui appartient à la famille d'Urfé dès 1480 est vendue en 1564 à Claude de l'Aubépine, seigneur de Châteauneuf.

La chapelle et vicairie de Notre-Dame de Verrières, attestée dès 1154, dépend de l'abbaye Notre-Dame d'Issoudun. L'édifice, qui s'élevait près de la forêt de la Charnoie, renfermait deux autels en 1732, date à laquelle la vicairie est supprimée et rattachée à la préceptoriale du collège de Châteauneuf.

Boisfermier possédait autrefois une chapelle dédiée à Sainte Radegonde dépendant de l'Abbaye de La Prée. Attestée en 1220, elle est abandonnée en 1761 en raison de son état de délabrement.

A partir du XVII°  siècle l’utilisation du minerai de fer grâce à la fonderie crée par Colbert et située à Forge-Neuve modifie la composition de la population jusqu’alors rurale. Cela entraîne le développement du bourg jusqu’au milieu du XIX° siècle. De cette période de prospérité demeurent quelques édifices dont les logements des ouvriers transformés en gîte sur le site de Forge-neuve

C'est également au XVII° siècle que  deux manoirs sont construits sur l’emplacement d’anciennes demeures féodales à Colombe et aux Gours

Les bâtiments et lieux historiques

L'église

Cet édifice de plan rectangulaire, élevé au XI° siècle,  présente un intéressant portail dont la voussure à trois cintres semi-circulaires est décorée de tores, de dents de scie et de pyramides étoilées. Deux niches à fond plat encadrent ce portail. Cette façade est masquée par une massive tour carrée du XIII° siècle dont l'étage supérieur est éclairé par des fenêtres géminées romanes et dont le bas formant porche est voûté  d'arêtes et percé de baies  ogivales . La nef et le chœur  communiquent ensemble par une baie de plein-cintre. Le chœur est à chevet plat.

Sur le mur côté Nord de la nef: 1 fenêtre du XII° siècle

Sur le mur côté Sud de la nef : les baies d'origine ont été murées. En dessous, des fenêtres plus récentes datent des XIV°, XV° siècles. Elles ne comportent aucun décor.

Sur le mur côté Sud du chœur : au centre une baie d'origine, à  droite une fenêtre gothique, à gauche une fenêtre qui n'est pas d'origine mais d'époque romane.

Les trois contreforts les plus proches du chœur ont été renforcés pour compenser des problèmes de stabilité.

Brûlée en partie pendant les guerres de Religion (1569) , l'église est restaurée au XVII° siècle. La nef est consolidée et modifiée en 1885 d'après les plans de l'architecte Taxil : nouvelles ouvertures, reprise des murs, contreforts.

 

Sous le porche se trouve un bénitier en fonte de fer datant de 1764.

Une cloche , vestige de l’Eglise de Villecelin  détruite en 1890, est dédiée à Saint Urbain

Les vitraux contemporains œuvre de l’artiste verrier Jean Mauret illuminent l’ensemble du monument

Actuellement l'Eglise est fermée au public.

La salle polyvalente

Ancienne Mairie-Ecole construite en 1848

En 1848 une Mairie-Ecole est construite sur la place de l'Eglise. Ce bâtiment s'est vite avéré trop petit , en particulier la salle de classe, mixte à l'origine. En 1875 la salle de classe attribuée aux filles sert également de Mairie . A partir de cette date certains  élus  expriment leur volonté de bâtir une autre Mairie-Ecole qui accueillerait uniquement les garçons.

Après fermeture des écoles le bâtiment a été transformé en salle des fêtes.

La mairie

C'est en 1887 que le Président de la République (Jules Grévy) a approuvé par décret le choix des élus concernant le lieu d'implantation de cette Mairie-Ecole( le préfet ayant refusé son accord). Le Conseil Municipal du 21 novembre 1886 vote la construction d'une Maison d'école à deux classes : l'une réservée aux garçons , l'autre, mixte dévolue à une classe enfantine. Une Mairie est adjointe à ce bâtiment. Dans cette mairie est inclus le logement de l'instituteur. L'ancienne Mairie (actuelle salle polyvalente) devenant, après travaux d'aménagement, uniquement école de filles.

Cette nouvelle construction a fait l'objet de toute l'attention des élus  . L'aspect ésthétique du bâtiment a été pris en compte: «  la façade ainsi édifiée donnera plus de symétrie, plus de force, plus de grâce à l'ensemble de la construction »  (C.M du 5 août 1888).

Les travaux sont achevés en 1889 et en 1890 les élus ont parachevé leur œuvre en intégrant une horloge à la façade. Cette horloge  toujours en fonctionnement avec son cadran  d'origine a reçu un mécanisme éléctronique en juillet 2020, faute de trouiver les pièces nécessaires à son entretien.

A l'origine la cour de la Mairie était fermée par des grilles . Celles-ci, en mauvais état ont été déposées en 2010  ce qui a permis de créer un parking devant le bâtiment.

Récemment l'édifice a fait l'objet d'une rénovation  qui s'est achevée  en 2014.

Le Monuments aux Morts

Par délibération du Conseil Municipal en date du 19 février 1922 il a été décidé d'ériger un monument aux morts de la guerre 1914-1918

Le conseil s'exprime ainsi : «  Le Conseil Municipal de Saint-Baudel désireux d'entourer d'une vénération particulière le culte des enfants de la commune morts pour la patrie décide de leur élever un monument commémoratif»

Le monument, dont le sommet représente une  croix de guerre sera payé 5000 Francs y compris l'entourage en fer renfermant un jardinet.

En vue de couvrir cette dépense le Conseil décide d'ouvrir une souscription publique dont le produit viendra s'ajouter à la dotation de l'Etat et  aux sommes  votées au budget des communes de Saint-Baudel et Villecelin. Cette dernière « désirant aussi honorer ses glorieux morts s'est offert à participer aux frais de construction du monument sur lequel seront gravés avec ceux des enfants de Saint-Baudel les noms de ses soldats morts pour la France pendant la récente guerre » 

Le monument a été sculpté par M. Jules Morillon, entrepreneur de sculptures.

Sous cette dédicace «Aux enfants de Saint-Baudel et Villecelin Morts pour la France » s'inscrit  la liste des morts 

La croix du sieur Foucault et les guerres de religion

Troisième guerre de religion (1568-1569)

Cette croix située sur la route des « Pruneaux » commémore un fait qui se serait produit lors de l'incendie de l'église par les huguenots en 1569 . Un habitant du village nommé Foucault réfugié dans le clocher avec sa famille aurait péri en se jetant dans le vide.

Le Val de Loire et le Berry à l'écart des combats ne le sont pas des passages de troupes, toujours dévastatrices. En juin 1569, Wolfgang de Bavière, Duc des Deux-Ponts, à la tête d'une armée de mercenaires, financée par la reine d'Angleterre, conduit une expédition destinée à venir en aide aux protestants français. Il  s'empare de la Charité et traverse le Berry avec ses  14 000  lansquenets  pour rejoindre Coligny en Limousin. Sur son passage il sème la terreur et détruit églises et abbayes. Châteauneuf est occupé,  l'abbaye d'Orsan  détruite et à Lignières une partie des habitants est égorgée.

Cette armée fut anéantie peu après, dans la Vienne, à la bataille de Moncontour,  par les troupes royales de Charles IX dirigées par le duc d'Anjou (futur Henri III).

Forge-Neuve

Colbert était déjà propriétaire de la terre de Lignières quand il fit le 16 mai 1679 l'acquisition de la seigneurie de Chateauneuf, dont il se rendit adjudicataire par suite de la vente sur décret éxécuté contre M. Charles de l'Aubépine. En 1681 la terre de Châteauneuf fut érigée en Marquisat par le roi.

Dès l'acquisition de cette seigneurie dont faisait partie Saint-Baudel, il construisit sur l'Arnon, un haut-fourneau avec usine à fer, qui prit à sa naissance et a conservé depuis le nom de Forge-Neuve, et en 1682, trois ans après sa prise de possession de la terre de Châteauneuf, cet établissement fonctionnait

L'usine est un exemple presque complet d’un établissement métallurgique de la fin du XVIII°s. et du début du XIX°s. de moyenne importance . Comme les forges de Bigny sous l’Empire, Forge-Neuve appartint à Aubertot, célèbre maître de forges  vierzonnais, associé à Caroillon-Destillières, avant d’échoir par mariage au comte d’Osmond. En 1847 La crise de la construction des chemins de fer, par manque de financement, handicape la métallurgie et les mines.

L’usine cessa son activité au cours de la seconde moitié du XIX° s. pour devenir une ferme

Fonctionnement de l'usine de Forge-Neuve en 1841

 Cette usine est alimentée par la rivière d'Arnon qui lui sert de moteur et dont la force peut être évaluée en moyenne à trente-cinq chevaux. Elle est destinée à la fusion du minerai de fer traité au charbon de bois, a sa conversion en fer forgé

Les minerais qui servent à son alimentation s'extraient sur les communes suivantes :

 Villecelin (Les Brandes)

Saint-Baudel (lieu-dit Bois-fermier)

Venesmes (près du village de la Bouloye)

Corquoy (aux villages d'Effes, de la Grande et Petite Roche)

Lapan

Lunery (aux villages de Chanteloup, La Brosse au lieu-dit La Fontaine)

 

Le charbon végétal, employé comme combustible provient en grande partie des bois dépendant de la terre de Châtreauneuf dont Forge-Neuve est une annexe présentant une coupe moyenne annuelle de deux cent trente hectares répartis sur les forêts de :

Bouard, Fleuret, Châteauneuf, Bois de la Grange, Boisraux et Bornac sur les cantons de Châteauneuf, Lignières et Saulzais

Les forêts royales d'Habert, Choeurs et Bommiers.

Les bois d'établissements publics des communes et des particuliers.

Consommation annuelle de l'usine :

Vingt mille stères de bois à charbon

Mille mètres cubes de minerai

Trois cent mètres cubes de castine (pierre calcaire). A température élévée la castine se décompose en gaz carbonique et en chaux, laquelle sert à constituer le laitier qui rassemble les impuretés provenant des matières premières, facilite la fusion du minerai et la fluidité du métal en fusion.

 

La production

Sept cent mille kilogrammes de fonte en gueuse

Deux cent cinquante mille kilogrammes de fers

 

Composition de l'établissement

Un haut-fourneau à deux tuyères

Un lavoir mu par une roue hydraulique servant à un second nettoyage des minerais lors de leur arrivée sur le parterre du fourneau

Une forge à trois feux dont deux seulement en activité

Deux marteaux

Une ancienne petite forge

Une ancienne fenderie depuis longtemps abandonnée

Plus tous les bâtiments d'habitation et d'exploitation

Le tacot et ses vestiges sur la commune de Saint-Baudel

La Société générale des chemins de fer économiques a exploité le réseau du Cher. Celui-ci est un réseau de chemin de fer à voie métrique desservant le département du  Cher .Il formait avec le réseau de l'Allier  un réseau appelé Réseau du Centre . L'ensemble des lignes avait une longueur de 220 km pour le réseau d'intéret local et 88 km pour celui d'intéret général.

Le réseau du Cher a été exploité de 1888 à 1951

 

Le 30 juin 1906

Le Conseil Municipal de Lignières demande que la mise en exploitation de la ligne Saint-Florent - Marçais «  ait lieu dans le plus bref délai possible » et invite la commune de Saint-Baudel à se joindre à elle pour appuyer cette demande. Le Conseil Municipal de Saint-Baudel a  pris alors une délibération pour soutenir la commune de Lignières.

 

L'ouverture de la ligne a été réalisée en deux temps :

Le tronçon Marçais – Lignières (21 km) a été ouvert le 15 septembre 1906.

Le tronçon Lignières – Saint-Florent  (30 km) a été ouvert le 6 mai 1907 date à laquelle  le train est passé par Saint-Baudel pour la première fois.

Le 20 juin 1909 le Conseil Municipal de Saint-Baudel propose l'installation d'une boite aux lettres à la gare avec trois levées par jour..

 

La ligne Saint-Florent - Marçais

Sur le viaduc de St Florent, il y avait deux lignes de chemin de fer qui allaient sur Charost plus la ligne du tacot. A quelques centaines de mètres après la sortie du viaduc en direction de Charost, la ligne du tacot effectuait une boucle pour passer, par un pont, sous cette ligne de chemin de fer et partait sur Lignières et Marçais. Les 3 trajets journaliers St Florent – Marçais duraient entre 2h27’ et 3h57’ suivant la durée de l’arrêt à Lignières.

La ligne est fermée le 1er juillet 1951

 

Seuls vestiges de cette ligne sur la commune de Saint-Baudel

La gare (propriété privée)

La pompe à eau

 

Le tacot

La ligne Saint-Florent – Marçais ( 51 km)

Le terme tacot était l'appellation familière de divers trains d'intérêt local  à voie étroite du début du XX° siécle:

 

Sénat - le 5 décembre 1902

Discussion du projet de loi, proposé par la Chambre des Députés, ayant pour objet de déclarer d'utilité publique l'établissement, dans le département du Cher, des chemins de fer d'intérêt local, à voie de un mètre, notamment  la ligne de Saint-Florent à Marçais

La pompe à eau

Puisant dans l'Arnon, cette ancienne pompe de la gare du tacot servait à remplir les cuves de la locomotive à vapeur. Utilisée à une époque par les agriculteurs pour remplir leurs citernes,  elle est la seule pompe encore intacte sur toute la ligne.